Lukas Pakarati est descendant des Marama de par sa grand mère . Tribu des Longues Oreilles dite des lumières Marama Lukas Pakarati Ariki
 

Ma rencontre avec Lukas Pakarati, natif Rapa Nui a lieu le 24 décembre 1993 chez Patrice Lebert et son épouse Clara Alarcon, nièce de Lukas.  Durant une partie de la soirée Lukas me tient sous le charme et me dévoile avec toute sa sensibilité, son appréhension des symboles rapa nui. Puis nous allons danser, tous ensemble dans la discothèque familiale «El toroko» et j’y rencontre une grande partie de son clan. Cette nuit de Noël 1993 nous dansons jusqu’à sept heures du matin.  Le lendemain je quitte Rapa Nui pour la Patagonie, certaine de revenir et de revoir Lukas. Mais je ne sais pas encore à quel point je vais m’impliquer dans sa culture originelle.

Lorsque plus tard, il devient mon compagnon, un natif de l’île me dit :
« Tu es la femme de Lukas ? C’est bien pour toi. C’est un Maori Rongo-rongo. Il va t’enseigner énormément de choses ».  Ses Ancêtres

En effet, je constate dès mon premier séjour qu’il est aimé et  respecté dans toute son île et je bénéficie de ce fait, jusqu’à notre séparation en 1997, d’une sorte de sauf-conduit qui me garantit  sécurité et liberté de circulation dans toute l’île. Je suis  « Vi’e Ariki » femme d’un chef de sang royal.

A Raiatea, Lukas commence à écrire son histoire :
« Me llamo Lukas Pakarati Tepano y  soy nascido libre en la Isla de Pascua un dia 29 de julio 1941. Mis padres fueron Don Santiago Pakarati Lanquitaque y doña Amalia Tepano Ika. Mi verdadero nombre segun el arbol genealogico ancestral seria como sigue :
Lukas a Katipare a Tepihi a Ure a Toro a Pu Reva Reva».

Je m’appelle Lukas Pakarati Tepano et je suis né libre à l’Ile de Pâques le 29 juillet  1941. Mes parents furent Don Santiago Pakarati Lanquitaque et Doña Amalia Tepano Ika.
Mon vrai nom, selon l’arbre généalogique ancestral serait le suivant :
« Lukas, né de Katipare né de Tepihi  et  d’Ure né  de Toro et de Pu Reva Reva ».

Aujourd’hui  Lukas a écrit son nom ancestral et voit naître en moi le  début d’une curiosité et d’une passion qui vont durer, je pense  toute ma vie.    Et de ce fait  cela crée  une immense complicité et une vraie affection entre nous deux. Il me raconte qu’il fut désigné parmi les cinq premiers jeunes gens qui quittèrent Rapa Nui après l’école primaire. En 1955 ils furent envoyés à Santiago du Chili  afin d’y poursuivre leurs études.  Il se maria à Santiago avec une jeune institutrice et  le couple eut  deux enfants.

Sa fille Manahi Pakarati Novoa est actuellement Consul du Chili à Wellington – Nouvelle Zélande et son fils Andrès Pakarati Novoa  est revenu à ses origines et aux coutumes ancestrales. Il est, entre autre le plus habile maître tatoueur.
Il serait désigné comme :  « Tohuka patu tiki » en langue marquisienne.

La famille de Lukas est l’une des 49 familles ancestrales (environ 600 membres). De sa génération, seul Lukas a fait  des études secondaires. La famille comporte  plongeurs,  agriculteurs, artisans,  guides,  stewards et hôtesses de la compagnie aérienne Lan Chile et d’habiles sculpteurs.   TousNaomi très  doués dans leurs domaines. Actuellement  les jeunes de la famille s’ils désirent  poursuivre leurs études sont envoyés à Santiago du Chili. Le gouvernement chilien  accorde toutes les facilités aux jeunes Rapa Nui.

Les femmes du clan sont actives, battantes, intelligentes. Je les adore et elles me le rendent bien. Lukas m’enseigne son île et sa culture. Il n’est pas toujours compris par les  membres du Conseil des Anciens lorsqu’il interprète les symboles rapa nui. C’est qu’il les transpose dans son mental d’initié aux deux cultures : la chilienne et la pascuane. Parfois il confond les deux. Je suis certainement la seule personne à le comprendre : sa symbolique à lui  est universelle. Lukas est un philosophe initié par son père Santiago Pakarati dit « el Katipare », qui fut en son temps, l’homme le plus sage de l’île, l’Ariki.

« Lorsque El Katipare  mourut, me dit Lukas, des Chefs de Gouvernement, des Archéologues et des Princes envoyèrent leurs lettres de condoléances à  ma famille.
Alors le Gouvernement Chilien de l’époque jugea bon, mais avec du retard, de lui rendre les honneurs militaires ».

Extrait du mémoire « Le passé devant soi »
©Lorena BettocchiLukas Pakarati avec son neveu Christian Arévalo Pakarati
 

Pour tout savoir sur la famille Pakarati,  recherchez sur le web avec  ce mot-clé :  Pakarati.
Voyez les sites qui parlent d’Isabel Pakarati, de Cristian Arevalo Pakarati, neveu de Lukas. Voyez ces admirables œuvres d’art. Lukas dessine également. Ses oeuvres sont originales. Il a fait diverses expositions à Santiago et à Athènes. Il a différentes activités à l’Ile de Pâques et est toujours membre du Conseil des Anciens.


 

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